Pour revenir au titre de cet article, faisons un rapide rappel de la fusion d'AOL et Time Warner: en 2000, au sommet de la (première) bulle internet, AOL a racheté Time Warner pour 182$ milliards, ce qui évaluait la compagnie à la suite de la fusion à plus de 350$ milliards (et oui plus de 168$ milliards pour AOL!;) On peut relire aujourd'hui les articles de cette époque (10 janvier 2000) où la majorité des analystes se targuait de trouver toujours plus de synérgies potentielles entre le "vieux" et le "nouveaux" media, qui avait le potentiel d'associer le contenu d'un compagnie centenaire et la diffusion d'un prodige du web pour réussir au final à toucher chaque citoyen américain si ce n'est citoyen du monde! Depuis, cette euphorie est passée, la gueule de bois est arrivée avec l'explosion de bulle techno, et la valorisation d'AOL qui a littéralement fondu comme neige au soleil. Une petite note, Ehrans, un analyst de Bear Stearns (la firme qui s'est faite offrir un rachat pour 2$ l'action en début mars!) a souligné en 2000 que "cette alliance imbattable".
Concernant Microsoft et Yahoo, une remarque qui a été discrètement lancée à ce moment là est qu'AOL et Time Warner se sont rapporché non pas réellement par prévision de croissance, mais pas insécurité (cf. article de Salon.com). Et c'est là où la bas blesse. La situation est la même pour Microsoft! En effet, un article de Fortune datant du 18 février (page 18 à 24), rappelle bien que cette réaction de Microsoft est moins pour acquérir un parc d'utilisateur que pour contrer Google dans sa suprématie du web, et de la recherche en particulier. Mais si les revenus publicitaire de Yahoo et Microsoft combiné sont de 8,2 milliards, ils se tiennent encore a distance des massies 16,4 milliards de Google. De ce fait non seulement au niveau quantitatif, les chiffres sont peu flatteurs, c'est au niveau qualitatif que le bas blesse le plus. En effet, dans l'industrie internet ce ne sont pas les serveurs qui comptent, ce sont les algorythmes derrière qui fond la valeur de ces caisses de metal.
Est-ce alors un mouvement desesperé pour acquérir des parts de marchés, avant que le web ne se résume à Google et Facebook? Quelles synergies Microsoft peut-il vraiment tirer de Yahoo, et quelle durée cela va-til prendre connaissant la nature du marché, l'opposition culturelle des deux firmes et l'évolution très rapide des TI orientées web?
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Ressources:
http://money.cnn.com/2000/01/10/deals/aol_warner
http://archive.salon.com/tech/col/rose/2000/01/10/aol_time/
Fortune Vol 157, No 3, Feb 18, p.18-25